Keiichi a 25 ans, il est le mari de Ryoko, qui est âgée de 19 ans. La pièce se situe dans le jardin d’une villa qui donne sur la mer. Lui et Ryoko sont l’archétype du jeune couple beau, et bourgeois, mais Keiichi ne trouve pas de satisfaction dans cette situation. Il cherche la raison de son existence, tandis que Ryoko se satisfait de sa situation de jeune femme mariée et amoureuse.
Keiichi part nager. Arrive alors Shunji qui a 19 ans et qui semble insupporter Ryoko. Nous comprenons vite pourquoi : ils ont eu une relation.
Shunji trouve la situation naturelle, contrairement à Ryoko et il expose ses théories sur la beauté, sur le temps présent, sur la vie, ce qui aura pour effet de séduire à nouveau Ryoko. Ils s'embrassent.
C’est à ce moment-là que Keiichi revient sur la plage. Il voit le baiser et se sent alors vivre. Mais au lieu d’être en colère, il semble satisfait. Ryoko, stupéfaite par sa réaction, part à son tour vers la mer pour «réfléchir».
Se trouvant alors seuls, Shunji explique à Keiichi pourquoi il a agi de la sorte, et lui avoue que c’est par amour pour lui qu’il l’a fait. Keiichi avoue de même son amour pour Shunji. A leur tour, ils s’embrassent au moment où Ryoko revient de la mer, elle les voit. Elle veut alors partir, mais les deux hommes la retiennent et lui expliquent qu’ils ne peuvent atteindre la joie que s’ils sont unis et amoureux tous les trois ensemble, ce qui apparaît comme une évidence pour chacun des trois personnages.
J’ai découvert cette pièce au cours d’une discussion avec une enseignante de japonais. Je lui avais déjà parlé de mon intérêt pour Yukio Mishima, et elle m’a proposé de traduire cette pièce, en guise d’exercice.
J’ai tout de suite eu envie de la mettre en scène. Elle collait parfaitement à ce que je voulais faire, et les rôles correspondaient à deux ami.e.s.
Les raisons de cette envie sont multiples.
Rendre hommage à l’oeuvre inconnue de Yukio Mishima, du moins en France.
Mettre sur scène les thématiques qui lui sont chères : une histoire d’amour bisexuel, dans laquelle la mort et le plaisir charnel cohabitent ; une vision très singulière de la Beauté.
La beauté de la langue de Mishima, qui m’a inspiré diverses images et que je souhaitais partager avec un public inhabitué à son écriture.
Et en plus de cela, j’ai découvert au cours de notre travail, que je voyais des similitudes avec deux auteurs qui me préoccupaient particulièrement à ce moment-là : Paul Claudel et Arthur Rimbaud (et plus précisément L’échange et le poème Being Beauteous).
Cette pièce a été idéale pour expérimenter une esthétique aux références japonaises incluant le Kabuki (et l’utilisation de l’éventail), et le butô (comme on peut le voir dans l’image ci-contre).
Mise en scène & traduction
Comédien.ne.s
Keiichi – Adrien Guitton
Ryoko – Fannie Lineros
Shunji – François Gardeil
Lumière
Adrien Guitton
Scénographie
Adrien Guitton